Bonjour,
Bienvenue dans l’édition 8 de Géraldine Goes Green.
Quand j’échange avec des dirigeant·es de PME ou des responsables RSE, des questions reviennent systématiquement :
“Mais au fait… est-ce qu’on est obligés de faire un bilan de gaz à effet de serre ?”
Et tout de suite après :
“Et si on veut le faire, par quoi on commence ?”
C’est tout l’enjeu de cette newsletter : vous donner des clés concrètes pour comprendre, décider et, si vous le souhaitez, passer à l’action.
Tout ça en répondant aux 6 questions que me posent le plus souvent mes client·es.
Bonne lecture !
Et merci de suivre mes réflexions sur ma transition écologique et celles des entreprises avec qui je travaille 💚

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, avant, je travaillais dans la communication et le marketing. En 2019, j’ai shifté vers l’impact et depuis :
J’accompagne les dirigeant.e.s à réduire l’impact environnemental de leur entreprise (Bilan carbone®, stratégie climat)
J’aide les entreprises à obtenir les certifications RSE B Corp et EcoVadis
Je forme et j’outille les communiquant(e)s à communiquer de manière plus responsable et sans greenwashing
Si vous avez besoin d’accompagnement sur ces sujets, contactez-moi en répondant à cet email ✍️
Au programme
Introduction au bilan de gaz à effet de serre ou Bilan Carbone®
Les 6 questions que les dirigeant·es de PME ou les responsables RSE se posent à propos du bilan de gaz à effet de serre :
Est-ce qu’un Bilan Carbone® est obligatoire pour une PME ?
Qu’est-ce qu’on mesure dans un Bilan Carbone® ?
À quoi ça sert, concrètement ?
Par quoi on commence ?
Faut-il le refaire chaque année ?
Et si on n’a pas le temps / pas les données / pas le budget ?
Les ressources essentielles
☀️ 3 bonnes nouvelles ☀️
1. Introduction au bilan de gaz à effet de serre (bilan BES) ou Bilan Carbone®
Un bilan de gaz à effet de serre (GES) est une démarche qui consiste à quantifier les émissions de gaz à effet de serre générées directement ou indirectement par les activités d’une organisation (entreprise, collectivité, association…).
Ces émissions sont exprimées en équivalent CO₂ (ou CO₂e), car c’est le gaz majoritairement émis et cela facilite la lecture des résultats.
Cependant, le bilan tient compte de l’ensemble des gaz à effet de serre visés par le protocole de Kyoto : le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH₄), le protoxyde d’azote (N₂O), l’hexafluorure de soufre (SF 6), l'hydrofluorocarbone (HFC) et l'hydrocarbure perfluoré (PFC).
Il existe plusieurs méthodes reconnues pour réaliser ce type de diagnostic, dont :
Le Bilan Carbone®, méthode développée par l’ADEME en 2004, est portée aujourd’hui par l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC).
Le GHG Protocol, largement utilisé à l’international, notamment par les entreprises multinationales.
La méthode réglementaire française pour les bilans GES obligatoires : le BEGES
Certaines entreprises en France ont l’obligation de mesurer leurs émissions et d’afficher leurs résultats publiquement
Toutes ces méthodes visent le même objectif : comprendre d’où viennent vos émissions pour pouvoir les réduire efficacement.
La méthode Bilan Carbone® est la principale utilisée en France et elle permet également d’afficher les résultats selon les critères de lecture du GHG Protocol et du BEGES.
C’est donc une grande gagnante ! Et celle que je recommande d’utiliser.
📌 À noter : Bilan Carbone® est une marque déposée, qui désigne la méthode spécifique avec ses propres outils et référentiels. Il doit toujours être écrit avec le ®.
ATTENTION : Depuis quelques années, de nouvelles solutions logicielles de calcul et de réduction des émissions de gaz à effet de serre apparaissent sur le marché et promettent un bilan GES en quelques clics. Cela n’existe pas.
Il y aura forcément des manquements dans la rigueur, la méthodologie et l’analyse des données.
2. 6 questions que les dirigeant·es de PME ou les responsables RSE se posent
1. Est-ce qu’un bilan GES est obligatoire pour une PME ?
En France, seules les entreprises de plus de 500 salariés (ou 250 dans les DROM) sont soumises à une obligation légale de réaliser un bilan d’émissions de GES, tous les 4 ans (article L.229-25 du code de l’environnement).
Mais attention : même si votre entreprise n’est pas soumise à cette obligation directe, vous pouvez être concerné·e de manière indirecte.
➡️ Vos clients, notamment des grandes entreprises ou des donneurs d’ordres publics, peuvent exiger des données d’émissions pour intégrer votre activité dans leur propre Scope 3.
➡️ Des appels d’offres ou marchés publics intègrent désormais des critères liés à la stratégie climat.
➡️ Vos partenaires financiers ou labels RSE peuvent vous demander un diagnostic climat.
En bref : ce n’est pas toujours une obligation réglementaire, mais de plus en plus une exigence économique et stratégique.
2. Qu’est-ce qu’on mesure dans un bilan GES ?
Un bilan GES repose sur une logique de périmètres d’émissions, répartis en trois catégories appelées "scopes" :
Scope 1 : ce sont les émissions directes, produites par l’entreprise elle-même (ex : combustion de carburant, gaz de chauffage, flotte de véhicules…).
Scope 2 : ce sont les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie achetée, en particulier l’électricité.
Scope 3 : ce sont toutes les autres émissions indirectes de votre chaîne de valeur (achats de biens et services, déplacements professionnels, fret, déchets, usage des produits vendus, etc.).
👉 Pour une PME, le Scope 3 représente souvent la part la plus importante des émissions, notamment via les achats ou les prestations externes.
C’est aussi le plus complexe à appréhender, mais c’est souvent là que se cachent les leviers les plus puissants d’amélioration.
3. À quoi ça sert, concrètement ?
Contrairement à une idée reçue, un bilan GES n’est pas un simple exercice de conformité ou un document figé.
Il s’agit avant tout d’un outil de pilotage stratégique, qui vous permet de :
Visualiser votre empreinte carbone réelle et identifier vos principaux postes émetteurs
Hiérarchiser les leviers d’action, pour bâtir une trajectoire de réduction ambitieuse mais réaliste
Structurer votre stratégie climat ou RSE, sur une base objectivée
Renforcer votre crédibilité vis-à-vis de vos clients, partenaires et collaborateurs
Accéder à des financements publics ou privés conditionnés à l’impact environnemental.
L’outil Bilan Carbone® permet également de visualiser les risques économiques et climatiques sur votre chaine de valeur et d’anticiper de futures problématiques d’approvisionnement et de règlementation.
4. Par quoi on commence ?
Commencer un bilan GES, ce n’est pas compliqué. Voici les étapes clés :
Poser le cadre : pourquoi le fait-on ? À quelle échelle et quel périmètre (entreprise, site, produit) ? Avec quels objectifs ?
Identifier les données disponibles : achats, consommation énergétique, kilomètres parcourus, déchets, etc.
Choisir une méthode : Bilan Carbone®, GHG Protocol… selon vos besoins et exigences externes.
Structurer la démarche : avec une consultante externe pour tout ou parti du travail, selon vos ressources.
Pour réaliser votre bilan GES en interne, vous devez vous former au premier niveau (Initiation) de la méthodologie. Plus d’infos sur les formations ici.
✅ Un bon début consiste à sensibiliser les parties prenantes internes (direction, achats, RH, production…), car leur implication est précieuse.
5. Faut-il refaire un bilan chaque année ?
Pas nécessairement chaque année, mais il est recommandé de le mettre à jour tous les 2 à 3 ans, ou plus souvent si :
➡️ Vous mettez en œuvre un plan d’actions de réduction que vous souhaitez suivre dans le temps
➡️ Votre entreprise évolue rapidement (nouvelle activité, croissance…)
➡️ Vous devez répondre régulièrement à des clients ou financeurs sur vos émissions
Certaines PME choisissent d’effectuer une mise à jour annuelle simplifiée, en se concentrant sur les postes majeurs déjà identifiés.
La clé, c’est la cohérence dans la durée, pas la perfection à court terme.
6. Et si on n’a pas le temps / pas les données / pas le budget ?
Ces freins sont légitimes, et je les entends souvent. Mais ils peuvent être levés avec une approche adaptée.
Pas assez de temps ? Un accompagnement bien structuré permet de cadrer l’effort demandé à l’interne.
Pas toutes les données ? Ce n’est pas bloquant. On peut utiliser des hypothèses ou des moyennes sectorielles, en transparence.
Coût trop élevé ? Il existe des formats adaptés aux PME, parfois co-financés (aides de l’ADEME, régions, dispositifs sectoriels…).
Et d'ailleurs, une très bonne nouvelle à ce sujet :
Après plus de 5 mois d’interruption pour des raisons budgétaires, les Diag Climat de l’Ademe et de Bpifrance sont de retour. Et vous pouvez bénéficier d'une subvention de 40% pour faire votre premier Bilan Carbone®.
Je suis experte référencée par bpifrance pour vous accompagner sur votre Bilan Carbone®. ☎️ Parlons-en si cela vous intéresse
Bref, ce qu’il faut retenir :
▪︎ Un premier bilan imparfait vaut toujours mieux qu’un report indéfini.
▪︎ En 2025, le bilan GES, ce n’est pas un gadget. C’est un outil de pilotage pour passer à l’action.
▪︎ Un bilan GES vous permet de répondre à de nouvelles exigences de marché, et de préparer l’avenir de votre entreprise dans un monde où la transition écologique devient la norme.
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3. Les ressources essentielles
• Le site de publication des Bilans GES de l’Ademe
Et les guides sectoriels qui peuvent vous orienter.
• L’Association pour la transition Bas Carbone (ABC) qui sensibilise, forme, fédère et donne des moyens d’action concrets aux organisations et aux citoyens pour réussir leur transition bas carbone.
• Le podcast Itinéraires Bas Carbone de l’Association des Professionnels en Conseil Climat et Environnement (APCC)
Il vous propose des conseils d’experts et des retours d’expérience concrets d’entreprises qui se sont engagées dans une trajectoire bas carbone.
☀️ 3 bonnes nouvelles ☀️
On finit toujours cette newsletter en beauté !
Et oui, les changements dans la société vont très souvent dans le bon sens.
• Les émissions de la Chine ont baissé de 1,6% au premier trimestre 2025, et de 1% sur les 12 derniers mois. Pour la première fois, la croissance des énergies décarbonées a entraîné un déclin des énergies fossiles, et les énergies décarbonées ne se sont pas simplement ajoutées aux énergies fossiles, ce qui montre que la transition est possible.
C'est la meilleure nouvelle pour le climat depuis très longtemps, d’après le climatologue François Gemmene, co-auteur du sixième rapport du GIEC.
En savoir plus.
• L'hôtelier Novotel a lancé deux nouvelles politiques alimentaires durables pour leurs 600 établissements :
> Des menus qui comprendront au moins 25 % d'options végétales d'ici 2026
> 350 espèces de fruits de mer menacées seront retirées des menus d'ici 2027
En savoir plus.
• Une avancée technologique majeure sur les batteries.
Le 21 avril, CATL, leader mondial des batteries automobiles, a présenté une nouvelle batterie qui peut recharger 520 kilomètres en seulement 5 minutes ! Encore mieux que son rival BYD qui avait annoncé fin mars une autonomie de 470 kilomètres en 5 minutes. Dans les deux cas, les progrès sont fulgurants.
En savoir plus.
C’est tout pour Mai, on se retrouve le 22 Juin.
Passez un beau mois 💚
Géraldine
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